
Assurer l’indépendance financière des personnes qui fuient la violence en augmentant immédiatement les montants d’aide sociale et en mettant en œuvre un projet pilote de revenu minimum garanti en partenariat avec la Coalition anti-pauvreté du Yukon et d’autres organismes de promotion de l’équité.
LE DÉFI :
Lorsqu’une personne fuit une relation violente, elle est souvent privée de moyens financiers. Les personnes qui s’occupent des enfants à la maison n’ont pas toujours accès à leur propre compte bancaire ou à leurs propres fonds, ce qui les rend financièrement dépendantes de leur conjoint·e pour avoir un toit sur la tête, des vêtements sur le dos et de la nourriture dans le ventre.
Le Yukon est en plein milieu d’une crise du logement et du coût de la vie. Lorsqu’elles tentent de quitter une relation, les personnes confrontées à la violence fondée sur le genre se retrouvent sans domicile (parce qu’il n’y en a pas ou qu’elles ne sont pas abordables) et sans argent. Elles peuvent devoir commencer à s’occuper à plein temps de leurs enfants, ce qui peut limiter leur capacité à travailler pour gagner de l’argent, surtout si elles sont en congé de maternité avec un nouveau bébé.
Actuellement, au Yukon, l’aide sociale ne couvre pas le coût de base de la vie. Une famille de cinq personnes peut recevoir jusqu’à 1 590 $ par mois pour payer le loyer, les services publics ainsi que l’épicerie et les besoins de base. Le loyer d’un appartement de 3 chambres à coucher est de 2 700 $, sans compter les services publics et les besoins de base. Ce n’est pas suffisant pour un parent seul qui fuit la violence.
En outre, les parents peuvent perdre le droit de visite de leurs enfants s’ils ou elles ne disposent pas d’« environnement aménagé approprié » pour les enfants. Ainsi, déménager dans un studio avec trois enfants (si quelqu’un accepte de vous le louer) n’est pas toujours une option. Déménager dans une autre province pour être avec la famille et les amis est impossible avant la fin des audiences pour la garde des enfants.
Cela signifie que les victimes sont laissées à elles-mêmes dans une violence à laquelle elles ne peuvent échapper parce que l’alternative d’itinérance et de pauvreté n’est pas une option viable. Si nous voulons soutenir les personnes qui fuient la violence, nous devons leur donner les moyens financiers de partir et de recommencer, sans jugement ni préjugé.
Au Canada, le revenu de base universel est un sujet chaud depuis un certain temps, et il s’est définitivement réchauffé durant la pandémie. Au Yukon, le rapport La population d’abord de 2018 appelait à la mise en œuvre un projet pilote de revenu minimum garanti et à l’élaboration d’un programme de soutien au revenu plus équitable, efficace, intuitif et tenant compte des facteurs humains pour toutes les personnes habitant au Yukon.
Un revenu minimum garanti conçu pour les gens, quel que soit leur état conjugal ou relationnel, permettrait à chaque personne de disposer de son propre argent chaque mois. Cela leur donnerait une sécurité financière, quelle que soit leur situation financière en tant que couple, pour quitter une relation violente. Même si l’augmentation des montants d’aide sociale à court terme permettait d’atteindre le même objectif, un revenu minimum de base apporterait un soutien pour les femmes, quelle que soit leur situation financière.
CE QUI DOIT SE FAIRE :
- Le gouvernement du Yukon doit immédiatement augmenter les montants d’aide sociale à des niveaux qui reflètent le véritable coût de la vie actuel.
- Il faut créer des dispositions spéciales pour faciliter l’accès à l’aide sociale des personnes fuyant la violence.
- Il devrait mettre en œuvre un projet pilote de revenu minimum de base au Yukon (avec des mises en garde bien précises) et mener une analyse comparative entre les genres selon les recommandations d’organismes de promotion de l’équité au Yukon.
QUE POUVEZ-VOUS FAIRE?
- Informez-vous sur le revenu minimum de base, remettez en question vos perceptions de ce mécanisme et votez pour l’adoption de celui-ci.
- Demandez à votre député·e s’il ou elle est prêt·e à appuyer ces mécanismes et, dans la négative, demandez les raisons.